Plateforme collaborative OPVT

un observatoire national de la biodiversité lombricienne

(Mieux comprendre sa distribution pour mieux agir à sa préservation et sa protection)

(Université de Rennes/CNRS, OSUR-EcoBio) - : https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/OPVT_accueil.php

Les vers de terre, également appelés lombriciens, sont des organismes invertébrés du sol connus de tous et sont considérés comme ingénieurs du sol par leurs rôles dans diverses fonctions des sols (décomposition et de brassage de la matière organique, agrégation et structuration, infiltration et rétention en eau, stimulation des activités microbienne, …). Ce sont des bioindicateurs d’effet en rendant compte de l’état et des usages de l’écosystème sol. En complément de Bouché (1972), leur abondance, richesse et distribution selon différents habitats ainsi que leur contribution à des services écosystémiques, restent à préciser, de la parcelle locale aux territoires associés à différentes échelles (Commune, InterCom/EPCI, Département, Région, Etat, Europe).

En 2010, suite à divers programmes de recherche confirmant l’importance des lombriciens ainsi que l’érosion de leur biodiversité, les acteurs du développement agricole et les institutions nationales & européennes ont posé des questions sans réponse disponible :

- Comment disposer de valeurs de référence pour les communautés lombriciennes dans les principaux sols agricoles sans disposer de moyens propres très importants ?

- Comment accélérer la prise en compte des savoirs actuels pour intervenir en conseils de gestion avant que le dernier ver de terre soit disparu dans telle ou telle parcelle anthropisée  (urbaine, agricole, …) ?

- Comment développer le référentiel national & européen tout en transférant à tous les utilisateurs de sols, un outil d’autoévaluation des pratiques et leur proposant une aide (pour diagnostiquer et à terme, conseiller) à la gestion de la biodiversité des sols ?

D’autres acteurs ont rejoint ces premiers en demandant d’étendre ces référencements aux habitats naturels (parcs nationaux, réserves naturelles régionales (RNR) et nationales (RNN), réseaux des ENS, ONF/CNPF, …) et à d’autres systèmes très anthropisés (urbains, industriels et infrastructures de réseaux de transport).

L’Université de Rennes (UR1) a contribué à apporter des réponses à de telles demandes sociétales à l’aide de la Plateforme OPVT qui est ouverte à tous les demandeurs et qui sert de support à de nombreux programmes de recherche collaboratifs ou participatifs.

L’OPVT (Observatoire Participatif des Vers de Terre) initié en 2011, propose des outils collaboratifs d’évaluation de l’état de la biodiversité des sols à l’aide des vers de terre. Son objectif principal est d’acquérir des références nationales en termes d’abondance et richesse taxonomique lombriciennes, pour différents contextes pédoclimatiques et usages des sols. L'OPVT est ouvert à un large public tel que les agriculteurs, les scolaires, les jardiniers et les gestionnaires de milieux naturels ou anthropisés.

A terme, ces observateurs pourront positionner leurs données par rapport aux références obtenues dans des contextes similaires, et orienter leurs usages pour une meilleure préservation de la biodiversité des sols.

Il existe plusieurs protocoles pour échantillonner les lombriciens qui répondent à différents niveaux d’accessibilité et de précision des résultats souhaités. Aujourd’hui, seul le test bêche est promotionné dans toutes les parcelles, excepté dans le cadre d’une approche pédagogique de sensibilisation des acteurs-publics, où là, l’aspect plus ludique du protocole Moutarde est mis à profit !

Ces observations de sciences participatives peuvent être intégrées dans une démarche collaborative à condition d’envoyer vos échantillons à notre laboratoire OPVT-UR1. Cela nous permet d’avoir accès en nous donnant accès à des paramètres plus élaborés permettant une analyse détaillée des communautés lombriciennes à l’aide de paramètres plus nombreux et plus pertinents, en termes de biodiversité et structuration des communautés… (en surligné vert) ; sous le surligné jaune, le seul paramètre sans erreur, accessible en participatif.

Nous avons pu quantifier les erreurs effectuées par les observateurs lors du dénombrement des vers de terre selon 4 groupes écologiques à l’aide d’une clé fournie en ligne.

Ce diagramme présente la proportion d’erreur possible lors de la répartition de chaque individu capturé dans l’1 des 4 groupes fonctionnels :

- 35% d’erreur pour les épigés (qui sont majoritairement classés en anéciques)

- 41% pour les Epi-Anéciques (qui sont majoritairement classés en épigés)

- 55% pour les Anéciques stricts (qui sont majoritairement confondus avec les Epi-Anéciques)

- que 17% pour les Endogés (qui sont majoritairement classés en anéciques).

A l’échelle de l’abondance fonctionnelle absolue, l’erreur cumulée est de 37% ; l’erreur passe à 67% en abondance fonctionnelle relative (structure).

Notre démarche est intégrative pour aboutir progressivement à une collaboration gagnant-gagnant.

Le site WEB permet d’informer tous les publics (les agriculteurs, les scolaires, les jardiniers et les gestionnaires de milieux naturels ou anthropisés, …) et de les inciter à participer aux observations.

1. A la demande de ces divers groupes, nous proposons une 1ère session d’information ou de conférencegrand public.
2. Ensuite, auprès des groupes motivés, nous poursuivons par une session de formation, 2 à 4 semaines avant la période favorable aux observations (janvier-février) tout en distribuant des flacons aux groupes qui veulent collaborer.
3. Après réception des échantillons prélevés par les participants, et selon le contexte budgétaire, ces échantillons sont analysés ou mis en conservatoire pendant 3 ans au moins.
4. Les données recueillies sont implémentées dans la BDD EcoBioSoil, ce qui permet l’analyse des données en restituant les résultats sous forme de rapport individuel ou par groupe.
5. Ce diagnostic peut être explicité à la demande sous forme d’une séance publique de restitution des résultats.

La collaboration nous permet donc une analyse plus fine des communautés lombriciennes en produisant des rapports sous forme de fiches de résultats :

(i) une première fiche destinée aux observateurs pour visualiser leurs erreurs d’identification,

(ii) une deuxième destinée au gestionnaire de la parcelle et observateurs pour rendre compte des résultats de la parcelle en les replaçant dans notre référentiel

(iii) une troisième fiche destinée à servir de support de discussion avec l’équipe de recherche de Rennes pour affiner le diagnostic.

Une telle interaction leur permettra, à terme, de positionner leurs données par rapport aux références en contextes similaires et d’orienter leurs pratiques de gestion pour une meilleure préservation de cette biodiversité patrimoniale qui travaille efficacement et discrètement au bénéfice de l’humanité.

Ainsi, en construisant des diagnostics sur le fonctionnement écologique des sols, nous contribuons au développement de la gestion écologique de la ressource SOL.

Développement de l’OPVT entre 2011 et 2019

Alors que nous réalisions avant 2010 entre 20 à 80 observations par an, nous avons dès la première année de test (2011), obtenu quasiment 200 observations puis ensuite, le nombre d’observations oscille entre 700 et 900 entre 2012 et 2018 ; avec un pic en 2019 (+1100 dont 60% avec le protocole Test Bêche), cela représente un total de 6820 observations soit une moyenne de 850 observations par an.

La mise en œuvre de la démarche collaborative progresse en oscillant entre 30% et 50% des observations entre 2013 et 2017 ; en 2018 et 2019, elle atteint 60% des observations effectuées à l’échelle nationale, dans différents contextes agricoles, urbains et semi-naturels et forestiers.

Les milieux artificialisés urbains (potager, pelouse, parc boisé, infrastructures routières, terrains sportifs extérieurs) ont commencé à être prospectés à partir de 2014, majoritairement avec le protocole Test Bêche VdT (en lien avec les faibles surfaces homogènes d’un seul tenant). Des résultats en termes d’abondance et de diversité spécifique des communautés lombriciennes dans ces différentes occupations de sol sur le site de NatureFrance (cf Liens Utiles en bas de l’article).

Ces premiers travaux de l’OPVT ont permis de comprendre que les sols urbains sont des sols spécifiques très hétérogènes avec des zones à haute valeur écologique pour les communautés lombriciennes : le nombre total de taxons différents y est 2 à 3 fois supérieur à celui observé dans toutes les zones observées en grandes cultures et 1.5 à 2 fois celui pour les vignobles.

Ainsi les travaux réalisés depuis plus de 25 ans sur les interactions entre développement des bonnes pratiques agricoles et restauration des activités biologiques dans ces sols agricoles et les récents résultats alarmistes apportés par l’OPVT nous positionnent aujourd'hui comme référents national et européen auprès des acteurs impliqués dans la gestion des sols agricoles aussi bien qu’urbains.

Notre adresse mail pour toute question : @

Accueil général du site web : https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/

Les liens utiles pour collaborer avec l’OPVT

- Comment collaborer à l'OPVT ? : https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/page/participer-new

- Comment choisir entre les protocoles ? cf tableau sur la page précédente)

- Protocole Test Bêche VdT avec sa mise en œuvre PAS à PAS : https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/download/get/105/proto-tb-2020

- Protocole Moutarde : https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/page/protocole-participatif-moutarde

- Comment saisir vos données ? : https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/page/transmettre-vos-donnees

- Exemples de fiches de restitution: https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/page/fiches-de-restitution (lien susceptible d’être renommé)

Autres

- Fiches synthétiques nationales  selon 6 types d’occupation de sol
http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/fr/indicateurs/abondance-des-vers-de-terre
http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr/fr/indicateurs/diversite-specifique-des-vers-de-terre